Certains sont allergiques aux chiffres.
Pas moi… car les chiffres sont un indicateur précieux d’une situation a un moment donné, ils permettent d’évaluer le contexte et son évolution.
En matière de violences sexuelles les chiffres sont implacables
Selon le ministère de l’intérieur, 75 800 faits d’harcèlement sexuels et de violences sexuelles ont été constates en 2021.
Les déclarations de violences sexuelles ont augmentée de 33 %
Seuls 0,6 % des viols déclares par des personnes majeures ont fait l’objet d’une condamnation
3 affaires sur 4 sont classées
80 % des victimes ne portent pas plainte
Seule 40 % acceptent de demander de l’aide
Alors que se passe-t-il ?
La parole s’est libérée dit-on…
L’écoute est plus que jamais active…
La France est le premier pays a avoir créer une nouvelle infraction d’outrage sexiste pour agir contre le harcèlement de rue.
Les moyens numériques ont été mis en place
Le traitement des violences est affirmée comme une priorité pour les enquêteurs et leur hiérarchie : je cite : sont attendus une célérité particulière, l’information rapide du parquet et l’absolue proscription du recours a la main courante (tg du 20 octobre 2021).
Alors pourquoi rien n’avance alors que tout semble progresser !!
Collectivement avons-nous réellement pris en considération les violences faites aux femmes ?
La justice est-elle adaptée aux nouvelles attentes de la société
- Que dire en effet de cette présomption d’innocence que l’on oppose aux femmes qui dénoncent, comme si elles brisaient un principe fondamental fige dans le marbre et qu’il serait interdit de fissurer.
- Que penser de la notion de consentement qui n’est toujours inscrite dans la loi française.
Comment alors le faire accepter ? le faire appliquer ? comment l’expliquer ? lui donner un contour, une forme, un cadre ?
- Que penser de la prescription qui efface les victimes de tous les procès qu’elles sont en droit d’espérer après avoir difficilement parle, je dirais presque avoue tant les difficultés pour le faire sont grandes, tant le regard sur leur parole est suspicieux
Qu’avons-nous gagne ?
- Des formations a l’écoute et a l’enregistrement des plaintes
- Des mots comme celui de féminicides qui reconnait et qualifie les crimes de genre
- Une nouvelle génération qui n’acceptera plus ce que leurs ainées ont banalise
- Une solidarité féminine dans les épreuves, que l’on appelle joliment sororité
Que reste t’il a gagner ?
Une société et une justice qui reconnaissent pleinement les violences faites aux femmes et aux enfants, et les crimes sexuels, sans préjuges de genre, sans opprobre social, et sans minimisation des dégâts
Une éducation revisité, sans lequel le changement profond ne sera pas possible, 2 tiers (2/3) des jeunes de moins de 15 ans ont accès a la pornographie avec ce qu’elle prépare d’acceptation au viol. ( rapport accablant du Sénat)
Un pouvoir institutionnel et politique qui reconnaisse et qui admette que ce qui est en train de se jouer, en particulier grâce à la pression et à la vision des femmes, est une nouvelle façon de penser, d’être, d’interagir en société et dans l’intime.
Enfin…pour les femmes il reste à triompher de la honte, et à accueillir la force libératoire de la parole.
Parler c’est retrouver sa puissance, sa légitimité
C’est reprendre les rênes de sa vie, de son destin, de sa liberté
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